jeudi 30 décembre 2010

De retour

Encore trop de choses à raconter. J'ai marché dans le village à la recherche des descentes de bateaux et je me suis fait suivre par des chiens méchants; j'ai eu peur. On a fait de la raquette à Longue-Pointe dans le paysage qui se cachait sous le frimas, j'ai dit au moins 350 fois "c'est telleeeeeement beau!". On est allé  se promener à la Baie, on a réveillonné, on a mangé du poulet, on a paqueté le camion, on a mis notre cadran et on est parties dans la noirceur, à 7h du matin, en route vers Amos. Alors qu'il commençait à faire clair (vers 8h30 - oui, c'est tard), on a croisé nos premiers caribous. Et sur la route de la Baie-James, ils étaient des dizaines et des centaines à courir devant nous. J'ai dit au moins 350 fois "c'est telleeeeeeement beau!" On a roulé pendant 11h30 pour se rendre à Amos, sur la route déserte et glacée, à observer les conifères devenir plus grands et les feuillus réapparaître dans le paysage. Le lendemain, on a filé jusqu'à Québec avec un seul arrêt de 7 minutes à Mont-Laurier. La moitié de la province en 20h d'auto. 
Après la famille et la maison rose, je suis de retour chez moi, à vous écrire de mon salon. Mon sac est encore plein et il traîne dans la cuisine. Je mange des clémentines et je me retiens pour ne pas vous mettre trop de photos. C'était telleeeeeeemment beau!

lundi 20 décembre 2010

Pareil comme sur les 25 cennes

Par où commencer? La visite du barrage LG2 et son escalier de géants, le temps perdu à la boutique d’art autochtone et à acheter pour 43$ de cochonneries (!) ou la tempête qui faisait rage et notre décision de partir quand même, à 6h30 du soir, sur la route Trans-Taïga? Pas d’accident, à peine une roue enlisée quand on a voulu se stationner au km 70, la randonnée de 1.6 km en raquettes dans les bois à 11h du soir (« les filles, faites attention aux loups ») jusqu’au petit camp près du lac. Le chauffage de la truie, le sommeil agité. Puis, le lendemain, le réveil avec le soleil qui pointe entre les épinettes, qu’on voit à partir du lit. Les raquettes dans la neige folle, les yeux qui ne savent pas où se poser tellement c’est beau, tous ces conifères sous la neige. La route jusqu’à LG3, les caribous qui courent devant nous, les lagopèdes qui se cachent dans les bancs de neige, la traversée du barrage si impressionnante, le chemin à peine déneigé, le 4X4 qui fait son travail. Le retour au camp à la clarté (parce que han, les loups, on préfère les éviter), le Skip-Bo (j’ai perdu 2 fois, sur 2), le spaghetti, l’odeur un peu écœurante des lagopèdes qu’on plume à un mètre de mon nez, la décision (contestée) de ne pas chauffer de la nuit et le réveil à 6h du matin, alors qu’il fait à peine 4 degrés à l’intérieur. Le retour jusqu’au camion, d’autres caribous sur la route, les cheveux gras et un peu de fatigue dans les muscles.
Et surtout, tellement de photos que le choix est difficile à faire.


jeudi 16 décembre 2010

À Chisasibi

Tout le monde était convaincu que l’avion ne pourrait pas atterrir, sauf moi. Je me rendais à peine compte des turbulences et du mauvais temps, occupée que j’étais à prendre des photos du village sans fracasser ma lentille dans le hublot à chaque poche d’air. J’ai appris à me démêler dans les rues aux noms inhabituels, on a fait des biscuits de Noël, j’ai dormi (beaucoup), j’ai lu. On est allé se baigner à la piscine et on était seules dans l’eau, c’était cool. Demain, on se lève tôt pour aller à Radisson visiter le barrage LG2 et après, on continue vers l’est. On dormira dans un camp, on suivra les chasseurs et on espère (tellement fort) qu’on tombera sur un troupeau de caribous. Ça serait absolument dingue. 


lundi 13 décembre 2010

À bientôt

Il pleut dehors. Mon sac est prêt, il attend sagement dans le corridor. J'arrose les plantes avant de partir, je vais jeter un dernier coup d'oeil à mes emails. Mon amie m'a écrit: "Il reste 27,5 heures avant que tu arrives. Il fait frette en sapristi à matin... -17, -23 avec le vent. C'est pas essentiellement très froid, mais c'est la première foid qu'on descend aussi bas."
J'ai hâte de survoler la moitié du Québec en avion, hâte d'être rendue, hâte de voir des caribous et même, hâte de peut-être croiser le Père Noël (on sera presque voisins). J'essayerai de vous tenir au courant, mais je doute que ce soit régulier. De toute façon, je reviens pour le jour de l'an.
 
Je m'en vais à Chisasibi.

samedi 11 décembre 2010

Dans trois jours

Je flotte encore sur les bonnes nouvelles reçues jeudi, je prépare mes bagages, je regarde la météo en espérant que mardi, l'avion puisse atterrir malgré les bourrasques de vent, je profite du web parce que là-bas, han, vous serez chanceux si je réussis à écrire un ou deux blogues parce que l'accès est très limité. J'ai hâte, j'ai hâte, et en plus, il y a Astérix et les Bretons cet après-midi à Ciné-Cadeau, et en plus, ce soir, c'est mon party de Noël.

mercredi 8 décembre 2010

C pour Cannes

J'entame le dernier droit avant les vacances. J'ai acheté des cannes de bonbon sans arachide pour récompenser les petits piou-piou demain - peu importe le résultat de leur examen - et leur souhaiter de joyeuses fêtes. Il me restera la correction, un party de Noël, les bagages et l'excitation de partir bientôt, si loin, là où les chiens n'ont jamais de laisse, où les loups rôdent aux abords du village et où Wachiya veut dire bonjour.

lundi 6 décembre 2010

Raconter sa fin de semaine en peu de mots

On est parti tôt pour aller manger des ailes gratuites et un bon hot chicken à la Cage aux Sports. On a trouvé un parking gratuit dans la rue près de l'auberge, ça nous a rendu fiers.  On a bu de la bière, on a gagné 3-1 contre les Sharks et c'était sûrement pas la meilleure game de l'année, mais au Centre Bell, on s'en rend moins compte. On a soupé dans un resto brésilien et un vieux monsieur avec un chapeau mou a chanté bonne fête à notre ami en portugais. On a filé vers les années 80, j'ai dansé comme une démone et c'était vraiment le fun, parce que moi, les années 80, j'aime ça pour vrai. On a même eu droit à Domino Dancing. On est rentré pas mal tard, on avait un peu mal à la vie le lendemain matin, mais pas trop, et on est arrêté au Ikea en revenant et on a rien acheté, sauf 2 hot-dog steamés. 

Si j'avais eu mon appareil photo, j'aurais posé les éclaboussures de peinture sur les murs et les tasses accrochées dans la cuisine de l'auberge, les escaliers du Centre Bell, les yeux du chauffeur de taxi dans le rétroviseur, les éclats de rire des amis et les bouteilles de vins vides au resto. Mais je l'avais pas. Alors voici ma rue, dans la tempête ce matin.

vendredi 3 décembre 2010

Parler de nourriture

Comme d'habitude quand je bois un chocolat chaud, je me sens un peu folle, un peu bizarre et j'ai légèrement mal au coeur. Pour faire passer le tout, je suis allée courir et j'ai manqué me faire écraser par un pépé dans un gros char qui lançait son cigare puant par la fenêtre. En revenant, j'ai voulu manger des raisins, mais il n'y en avait plus. J'avais oublié qu'on les avait fini hier. Tant pis, à la place, je mangerai 8 ailes de poulet gratuites demain midi, à la Cage aux Sports du Centre Bell, avec tous mes amis. Ça devrait faire la job.

mercredi 1 décembre 2010

Se réincarner en Colombo

Hier, j'ai trotté jusqu'à l'épicerie et j'ai acheté (entre autre) des Mini-Wheats parce que ce sont mes céréales préférées, même que je me suis retenue pour pas en prendre un bol en revenant. Mais le plus merveilleux, c'est qu'hier, en trottant jusqu'à l'épicerie, j'ai élucidé le mystère du bateau de pirate en haut de la côte. 
Sur la clôture, près de la porte, une pancarte annonçait en bleu pâle l'ouverture, le 15 juin 2011, du Bed and Breakfast "L'ancre du Pirate". Ça explique les bassins d'eau, les 4 mâts, les drapeaux de tête de mort et les décorations de Noël de pirate (oui, ça se peut) dans la fenêtre du salon. Et le propriétaire est passé, comme ça, de bizarre à entrepreneur. 
Puis tout de suite après, j'ai vu cette voiture avec cette feuille sous l'essuie-glace. Comme quoi il y a des choses étranges partout, tout le temps. Une chance.