mercredi 31 mars 2010

Dernier jour de mars

J'ai mis cette photo parce que l'hiver se termine aujourd'hui, en ce jour joyeux. J'avais envie de vous montrer ces arbres dodus qui ont l'air si confortables, et comme la neige va fondre en totalité (oui oui) en fin de semaine, ensuite, il sera trop tard. 
Ensuite, ce sera le printemps, le petit manteau noir avec des épaules de princesse, le balcon, des envies incontrôlables de terrasses avec une bière, l'impatience de la première journée où le soleil nous chauffe vraiment la peau, pour vrai, et le moment où on oublie ses gants et qu'on s'en fout. Alors, oui, il sera bien trop tard pour des photos de pins en hiver.

lundi 29 mars 2010

Allo oui, lundi matin.

Les filtres à café dans l'armoire en haut du frigo, comme tous les matins. Seulement, aujourd'hui, j'ai brisé l'armoire. Je l'ai ouverte, CLAC, la penture du haut n'existe tout simplement plus. Le mécanisme s'est envolé. Disparu, quelque part dans ma micro-cuisine. La porte tient fermée parce qu'elle est appuyée sur sa voisine. Ça me fait à la fois rire et chier, parce que je réalise que je suis la définition même de la maladresse et parce qu'il faudra appeler le proprio pour qu'il vienne réparer ça. 
Sinon, le matin est gris, la neige se laisse tomber lourdement du haut des branches, il y a un geai bleu dans l'arbre et j'ai hâte à l'été.

dimanche 28 mars 2010

Luis de Cespedes

La sortie de la métropole a pris une heure, ben pognés dans le trafic à onze heures du soir.
Plus tard, quand on était à veille de compter les kilomètres, on a joué à Luis de Cespedes pour passer le temps sur la route. Je ne pensais pas que ça s'écrivait comme ça (Louis Désespedez?). Ça m'a rappelé de bons souvenirs, j'ai sorti Bibi Grenier des boules à mittes et on s'est follement marré entre Victoriaville et Sainte-Foy. Et même si on a croisé Jean-Luc Mongrain (BMW blanche, oui, des poches sous les yeux) et Bertrand Raymond (gros Ford blanc, oui, des drôles de cheveux), on a pas pensé à sortir leurs noms à eux. 
Belle soirée, ouais. 

vendredi 26 mars 2010

La vie d'une méduse n'est pas celle que l'on croit

Ouais, j'ai passé la journée à flotter béatement, comme cette méduse. 
10h du soir, le temps me rattrape et avec lui, la réalité. Faire cuire le poulet, maintenant. Songer à ma correction. Songer, aussi, à élaborer ce Travail III que je dois présenter lundi aux petits piou-piou et qui est très loin d'être prêt. Penser beaucoup trop loin, à ce futur dont je ne connais rien du tout. Me dire que je ne suis pas à la veille de pouvoir faire la grasse-matinée un jour, soupirer. Ramener les choses à la simplicité: hockey au Centre Bell demain, encore, yes. Et aller vérifier la cuisson du poulet. Et aller dormir quand ce sera terminé, pour rêver que je flotte béatement.

mercredi 24 mars 2010

Impression d'automne, disais-je

La souffleuse rugit tandis que la neige tombe mollement. Il me semble être quelques mois en arrière: le café qui refroidit au coin du bureau, la fatigue qui s'accumule, la pile de copies à corriger qui attend sagement dans son enveloppe, le crayon rouge à proximité, la Russie qui s'amuse dans mes oreilles avec des paroles à propos. Tout ça, c'est pareil.

In the dirt, in the cold and we sleep to the sound
Of the trees getting old in the deep underground
You said our pen's out of ink, I don't know if it's true, it depends how you think
              - The Russian Futurists -  Our pen's out of ink

mardi 23 mars 2010

Expédition sous-marine un jour de tempête

J'avais une impression d'automne aujourd'hui, à voir la neige tomber brutalement pour recouvrir le gazon brun du quartier. À l'aquarium, ça m'a passé quand j'ai voulu aller voir le spectacle des phoques à l'extérieur et que j'ai laissé tombé parce qu'il faisait sérieusement mauvais. Le pont se cachait sous les bourrasques et je suis allée me changer les idées en dedans. J'ai enfin vu de quoi ça avait l'air, une ouananiche - après toutes ces années à chanter la fameuse toune - et j'ai aussi eu peur d'un poisson avec des dents tout droit sorti de la préhistoire. Si je fais un cauchemar, je le mettrai ici. 
J'ai hésité entre être un peu triste parce que j'étais seule et que je ne pouvais pas jouer aux devinettes, du genre: j'ai vu une tête de poisson mort dans le bac des étoiles de mer, il faut que tu la trouves! ou bien tripper à mort parce que j'étais seule au monde dans la bâtisse et que je pouvais prendre le nombre de photos que je voulais sans déranger personne. Ça a donné ça, entre autres, sur 263.

samedi 20 mars 2010

Samedi après-midi philosophique et serbo-croate

L'hiver, il y a toujours quelqu'un qui perd un gant l'hiver dans un banc de neige. Au printemps, il y a toujours quelqu'un pour enfiler le gant sur un poteau ou pour le déposer gentiment à un endroit stratégique. Et moi, je me demande toujours si ça sert vraiment à quelque chose. Si la personne a perdu son gant, elle a jeté celui qui restait pour s'en racheter une autre paire. Des gants, c'est pas comme des chaussettes. Tu peux pas garder celle qui n'est pas trouée pour la mettre avec une autre orpheline.

Toute ce raisonnement philosophique m'empêche de lire les 800 pages offertes par la Papouasie, malgré le temps qui commence à presser sérieusement. Ça, et le No Smoking Orchestra. Qui a envie de travailler avec une telle fête dans les oreilles?

Bubamara cajori baro Grga vojsi odjili
Djindji rindji Bubamaro
cknije sužije ajde mori goj romesa 
                Bubamara - Chat noir chat blanc     
                   Emir Kusturica and The No Smoking Orchestra

jeudi 18 mars 2010

Pas trop loin de chez moi

Hier, j'ai roulé jusque là en vélo. Il faisait extra soleil, ça sentait le gazon qui dégèle, les madames promenaient leurs chiens dans la piste cyclable et tout le monde marchait le nez en l'air. C'était beau.

mardi 16 mars 2010

Fait chaud dans boîte à bois

La fenêtre est encore ouverte dans la cuisine, il a fait beau et j'en ai profité sur le balcon, un petit peu. Comme l'été, le téléphone a sonné sans cesse et c'était cool. Le voisin qui pimpe des Echo de Toyota avait sorti son barbecue shiné. La lumière était belle dans le salon, éclatante sur le mur blanc. J'ai hâte à l'été, mais pas trop. D'un coup qu'on aurait une tempête de neige dans deux semaines...

lundi 15 mars 2010

Pit pit les petits oiseaux

Le changement d'heure du printemps est toujours plate. Ce matin, quand mon cadran a sonné, une chance que je pouvais me dire "il va faire clair presque jusqu'à 7h ce soir", sinon, j'aurais capoté. Je me suis levée avec les deux yeux dans le même trou (d'ailleurs, c'est toujours le cas).
Ensuite, je me suis coupée la lèvre avec mon pain trop sec une fois passé au toaster (j'en entends déjà un me dire: "tu vois, je te l'avais dit que ton pain était plate à manger") et comme ça me tentais pu de manger des toasts, pour pas me blesser (!), je me suis fait un bol de céréales. 
Tenez-vous bien, je me suis blessée en mangeant des céréales. Mes shreddies avaient pas trempé assez dans le lait, je pense bien, parce que y'a un petit carré qui est entré sauvagement en contact avec ma gencive et qui y a laissé un morceau de céréale. J'avais une écharde de céréale dans la gencive. J'ai gossé, gossé, j'ai fini par pousser dans le sens contraire pour faire sortir le morceau et il est finalement sorti, oui, avec son lot de sang.
Me semble que y'a juste à moi que ça arrive, ces affaires-là.

dimanche 14 mars 2010

Quand la probabilité est nulle

Hier midi, autoroute 20. Je prédis une victoire du Canadien 3-2 contre Boston. Hier soir, au Centre Bell. La fille assise à côté de nous est crinquée à l'os et elle hurle sans cesse aux arbitres comment faire leur boulot (entre autres). Elle porte une jupe et un décolleté impressionnant et je me demande pourquoi elle tient tant à être "sexy" (entendons-nous, ce n'est pas une beauté et elle abuse vraiment du salon de bronzage. Âge estimé: 37 ans) au fin fond du Centre Bell. Et puis je me dis "en tout cas, elle ressemble vraiment à la fille folle à côté de qui on était assis l'an dernier". Au même moment, mon charmant voisin de siège se penche vers moi et me dit: "heille, c'est trop fou, je pense que la fille débile à côté, c'est la même fille que l'année passée, elle avait la même jupe pis je reconnais son chum". 
On s'étire, on la salue, oui, c'est bien elle, elle nous avait reconnus aussi. La probabilité (21 273 sièges X 41 games) que ça arrive, c'est supposé être proche de zéro, me semble. Ça et prédire le bon pointage, c'est moins mille. Et aussi, aimer la Molson M à 12$ la grande canette: probabilité nulle.

jeudi 11 mars 2010

Mars est fou, complètement

Quelque chose de prévu toutes les fins de semaine (ou presque), des fêtes, des contrats, et des listes de choses à faire hallucinantes. 
En bref. 
J'ai provoqué le coma d'un coiffeur, hier, et ça m'a fait un bien fou. Je l'ai enfermé dans un dossier que je regarde avec hargne. Tant pis pour lui, je n'en aurai pas besoin. J'ai ressuscité un pêcheur bien sympa et ça, ça m'a fait plaisir. Il est cool. J'ai cinq à septé avec des gens qui se prenaient pour d'autres et qui choisissaient leurs mots haut perché en mangeant des Tostitos. J'avais le goût de leur dire: "Pas besoin de te forcer pour structurer tes phrases, man. Anyway, tu bouffes des chips. Aucune crédibilité". Mais bon. Il faut être gentil dans la vie, alors j'ai été gentille et je suis partie dès que la politesse me l'a permis.
Et là, le temps file, je cours à la cuisine pour cuisiner un couscous aux merguez. Comme ça, vous allez penser que je suis une excellente cuisinière. Bébé fafa.

vendredi 5 mars 2010

Une photo de circonstance pour la journée

C'est comme cet été: j'ai envie que la journée passe à fastfoward pour me retrouver plus vite ce soir. Il y aura vraisemblablement beaucoup de monde, je vais peut-être m'essayer aux fléchettes électroniques, ça sera la fête. En attendant, Gogol m'aide à corriger.

Dogs were barking, gests were parking [...]
Then I got on table and said:
I'll meet you 10:45 on the Broadway Canal,
in a disco-radical-transglobal
PARTY!
            "dogs were barking" Gogol Bordello



jeudi 4 mars 2010

Crier à l'injustice

Du haut du 5e ce matin, j'entends des tests de sons, puis de la musique traditionnelle qui résonne trop fort dans mon cabinet habituellement calme. Je n'approuve pas du tout qu'on dérange ainsi mon boulot, comme ça, sans que j'en sache la cause, je rouspète, je tend le cou pour voir ce qui se passe (4 autobus scolaires, une scène montée en plein soleil, quelques gradins, peu de spectateurs).
Plus tard, j'ai su que c'était une fête pour le relais de la flamme paralympique. Les 32 athlètes se sont relayés pour faire le tour du stationnement (!) 8 fois. Triste à mourir.  Du coup, je me suis trouvée nouille de pester pour mon silence alors qu'eux, justement, personne n'en parle et qu'en plus, ils n'ont droit qu'à la platitude du stationnement derrière le Félix-Antoine-Savard. Comme si, à Québec, il n'existait pas d'endroit plus réjouissant. Me semble, oui.

mardi 2 mars 2010

Avoir la tête dans une tasse bleue

Les doigts qui courent sur le clavier pour rattraper le temps perdu et les échéances dépassées, le soleil qui tape dans la fenêtre, celle de la cuisine qui est ouverte pour aérer et sécher les vêtements suspendus, le téléphone qui sonne, l'estomac qui tente de reprendre le rythme, les projets qui s'accumulent malgré le manque de temps, le printemps qui se pointe le nez en coulant des gouttières, le chat inconnu qui miaule sur le banc de neige, le thé qui refroidit au fond de la tasse, les minutes qui filent, mardi, 14h40.

lundi 1 mars 2010

Le dernier billet aurait pu s'appeler "exit de mon estomac"

Ben oui. J'ai eu la gastro. La vraie dernière fois, j'étais au primaire et j'avais passé la journée de ma fête à m'en remettre à la maison. L'autre fois, c'était il y a plus de 6 ans lorsqu'un virus quelconque m'avait frappée dans une ferme louche en Amérique Centrale et que j'avais compris le sens que François Pérusse accorde au mot "systite". Ça ne me manquait pas, oh non. 
Mais ça va mieux. Je vous épargne tous les détails, je vous mets même une photo qui n'a aucun rapport pour vous éviter des images désagréables. Et aussi, comme ça fait deux jours que je n'ai pas regardé dehors, ça me plait bien de m'imaginer que c'est l'été et que je peux sortir n'importe quand en gougounes sur mon balcon.