dimanche 10 mars 2013

Célébrer l'anniveraire du Frisé

Bien sûr que la maison est bordélique quand tout le monde finit par quitter aux petites heures du matin... mais les souvenirs en valent la peine et on s'est promis de recommencer, surtout pour faire un autre concours de grilled-cheese - avec ou sans relish, avec ou sans moutarde, avec ou sans saucisses, poêle ou barbecue, fromage coulant ou non, coupé en triangles ou en carrés, oooh, le monde s'ouvre à nous!
Et le lendemain, quand on finit par émerger de la couette, les bourgeons se pointent aussi le bout du nez et les vieux messieurs du quartier pellettent leur banc de neige dans la rue dans l'espoir que le printemps arrive plus vite. Ça adonne bien, on a avancé l'heure cette nuit.

lundi 25 février 2013

Marche aux flambeaux

Il neigeait. La forêt nous enveloppait tandis qu'on marchait à la lumière des flambeaux dispersés le long du chemin. Il y avait des enfants endormis dans les traîneaux, des villageois qui buvaient un petit café et la Choupie qui a eu droit à des guimauves dans son chocolat chaud. La pleine lune était cachée par les nuages, et la balade n'en devenait que plus feutrée. 
Alors on a dégusté le sortilège en ricanant, on a dormi comme on dort dans un chalet chauffé au bois, on a sorti les crazy carpets pour aller glisser près du fleuve et de là, on a réalisé que la maison rose détonnait dans la campagne devenue blanche, grise et bleue.
Il a fallu revenir. Il n'avait pas cessé de neiger. 
 

mercredi 20 février 2013

Le deuxième

L'hiver passe doucement, entre les grands froids, les chutes de neige et les couchers de soleil spectaculaires. La Normandie est moelleuse comme une longue grasse matinée, février et sa lente routine m'engourdissent. J'ai l'impression de vivre dans une bulle en noir et blanc. 
 

vendredi 25 janvier 2013

Indonésie

On est revenus comme ça de ces trois semaines de voyage, sans trop avoir le goût ni le choix. Il faisait -42 degrés et notre bungalow semblait se hisser sur ses fondations pour ne pas disparaître derrière le banc de neige. Il a fallu remplacer la batterie de notre voiture; sans doute en avait-elle marre de l'hiver, elle aussi.
En apparence, rien n'a changé. Quelques nouvelles décorations dans la maison, un peu de fatigue qui traîne à cause des treize heures de décalage, une envie constante de boire du café. Pourtant, des noms exotiques tournent sans cesse dans ma tête - Bromo, Kawah Ijen, Ubud, Ulu Watu, Jatiluwih, Kecak, Borobodur, Prambanang - et il me semble que mon nez réagit toujours à l'odeur insistante du souffre ou des algues séchées, que mon coeur bat encore au rythme des vagues de Trawangan et de Nusa Lembongan.

I hear the birds on the summer breeze, I drive fast
I am alone in the night
Been tryin' hard not to get into trouble, but I
I've got a war in my mind
So, I just ride
            Lana Del Rey - Ride

mardi 4 décembre 2012

Petit résumé de rien

Il a fait beau, il a plu, il a fait froid, il a neigé. Je n'avais rien d'autre à dire, parce que l'automne s'est écoulé comme un joli coucher de soleil; j'ai arrosé mes plantes, j'ai cuisiné, je suis allée courir un peu, j'ai corrigé des tas de travaux et les piou-piou sont maintenant stressés puisque l'examen s'en vient. Noël arrive, la fin de session aussi, ainsi que les vacances. Rien à ajouter. 
Ah oui. On a un nouveau set de vaisselle.

Les gens heureux n'ont pas d'histoire, et c'est bien tant mieux.



mardi 11 septembre 2012

Le petit mardi

Le mardi quand on est en congé, ça sert à faire du lavage, du ménage et à peinturer des vieux trucs: activités qu'on remet sans cesse à plus tard (comme vider le lave-vaisselle).
Ça sert aussi à apprendre à marcher avec des souliers à talons hauts sans se fouler une cheville.
Ça sert encore plus à parler au téléphone pendant 2h34 très exactement avec son amie qui n'habite plus dans le nord, mais maintenant bien plus loin encore.
Ah oui, et puis à aller récupérer la salade qui pousse dans le jardin.

dimanche 9 septembre 2012

Tony

On était à l'abri de la pluie sous la bretelle d'autoroute. Il y avait près de la scène un écran sur lequel défilaient des photos de Tony Sly, et moi, j'avais la chair de poule haut comme ça, et ça n'avait pas rapport avec le froid: de l'émotion, en grosses majuscules. J'avais averti tout le monde: ''Je vais sûrement pleurer. S'ils jouent Let me down je braille, mais je vais sûrement pleurer de toute façon''. Si j'avais une boule au fond de la gorge en après-midi quand on écoutait leur dernier album dans mon salon, je n'imaginais pas comment j'allais pouvoir résister pendant le show, pendant leur dernier dernier show, alors que Tony, le chanteur, brillerait par son absence, à cause de sa ''mort paisible dans son sommeil'' survenue à la fin juillet et dont je ne reviens encore pas.
Et donc, j'ai chanté le plus fort que je pouvais pendant Biggest lie pour ne pas pleurer, je me suis époumonée sur Feels like home pour la même raison, et j'ai hurlé les paroles de International you day en espérant retenir mes larmes, sans y parvenir. 
No Use For A Name n'existe plus. Merci pour les souvenirs, les bons shows, cette belle moustache floue croquée lors d'un spectacle acoustique intime il y a quelques années déjà (une autre fois que celle-là), merci pour la soirée d'hier et pour toutes les autres où votre musique a mis (et mettra encore) le feu au plancher.

It's too late to talk to you
And it's too soon to say good-bye
Listen where ever you may be
You still live inside my mind

Something tells me that you are free again

In a place that feels like home

              
No Use For A Name - Feels like home -