samedi 27 juin 2009

Mon ami le ventilateur


Je fuis la chaleur de la ville pour aller me réfugier une semaine à la campagne. C'était prévu, même s'il n'est plus question de beau temps. La pluie me confinera à l'intérieur de la maison rose avec Choupie (wahoo!) et je tenterai d'avancer ces chapitres, de me rendre au numéro quatre malgré le catinage, la famille et l'absence des ressources de la bibliothèque. De retour dans une semaine donc, fraîche et dispose, l'esprit ravigoté par l'air du fleuve. Avec un peu de chance, je vous ramènerai une photo de coucher de soleil.

jeudi 25 juin 2009

Balcon couvert

Un peu d’air frais, enfin. J’ai mangé mon premier pops de l’été, après avoir sué comme jamais dans ma micro-cuisine, à cause de mon envie de champignons grillés à l’ail. Le tonnerre gronde, les lampadaires s’allument peu à peu et je regarde la progression des nuages dans le ciel. Éclair. Une jeune fille court dans la rue, surprise par ce début d’orage. J’ai hâte que tout éclate d’un grand coup, que la pluie tombe brutalement, que le vent se déchaîne. J’attends l’orage sur mon balcon, petit gin tonic à la main.

Tout à coup les rues sont désertes. Le tonnerre insiste, les éclairs répliquent. Je ne rentrerai pas, à moins d’une pluie horizontale. En face, dans cette maison qui alimente les rumeurs de mes amis, une silhouette féminine se tient derrière les rideaux vaporeux du salon. Apparition spectrale à cette fenêtre toujours couverte, sans lumière. Elle se détourne et disparaît. J’ai des frissons. Tout cela a duré si peu de temps que j’ai peut-être halluciné. C'est "louche again", oui.

J’ai le vent dans le cou, l’air sent l’asphalte mouillé, il n’est même pas neuf heures et c’est déjà la nuit au bout de la rue. J’aime les orages.

Sur mon voisin

Il a longtemps possédé une Toyota Echo grise, 4 portes, pimpée à mort: flammes bleues sur les côtés, aileron sport, vitres teintés bleues, des mags bleus, toute le kit. Il mettait un pare-soleil dans sa vitre d'en avant quand il faisait beau, il la lavait au moins une fois par semaine, sinon plus. Nous, amis inclus, on l'espionnait par la craque du balcon en riant dans notre barbe. Qui donc investit autant d'argent pour pimper une Echo, voiture familiale loin d'être un symbole de virilité?

Un jour, ça devait être au printemps, plus de Echo pimpée. On a attendu en vain qu'il arrive avec une Celica, une Acura, une Mustang, de quoi de vraiment masculin. Déception: on le voit conduire une vieille Tercel rouge 2 portes. Il continue, à chaque jour, de gosser dessus et de shiner les roues. Sa femme a une Focus depuis toujours, il la bichonne aussi (l'auto, pas sa femme, enfin, je sais pas, on voit pas jusque là). Il parle fort au cellulaire, les mains pleines d'huile ou de savon, discute de litres au kilomètre, de variation des distances. Il prend un autre appel, il dit avoir hâte de la voir, s'informe de comment elle va, elle prend bien les courbes maintenant? Et la suspension? Il raccroche, recommence à bricoler et je suis stupéfaite de réaliser qu'il parle d'une auto comme de sa propre fille.

Et puis, il y a les voitures qui n'appartiennent à personne. Elles attendent sagement dans la rue que Voisin sorte de chez lui, les stationne dans l'entrée. C'est le même rituel chaque fois. Il lave amoureusement la carrosserie avec son gant poilu, passe dans toutes les petites craques, rince le tout à grande eau avant d'essuyer la voiture avec une grande serviette, probablement plus neuve que celle que j'utilise moi-même au sortir de la douche. Je me demande qui, dans la vie, va porter son char à un no name pour le faire laver custom.

Le voisin porte des camisoles du type t-shirt pas de manche, il a un tatoo genre barbelé autour du bras et des sandales en cuir. Le soir, après le souper, il va faire un tour de vélo, pas de casque, et on peut voir qu'il commence à faire de la calvitie. Il a l'air un peu trop jeune pour être à la retraite, donc il a l'air louche. C'est pas la seule affaire louche de mon petit quartier bien rangé, mais ça, c'est une autre histoire.

mardi 23 juin 2009

Pire qu'un plancher de maison ancestrale


Je dois absolument huiler ma chaise d'ordinateur. Ses craquements vont me rendre folle, ses couinements me tapent sur les nerfs. Bouger ma souris la fait chialer, je n'en peux plus. Pourtant, ce matin est efficace, contrairement à mon habitude. Peut-être est-ce à cause de l'échéance qui se rapproche dangereusement (chapitre un: aujourd'hui) ou encore de la fête de la St-Jean, qui ne m'énerve pas comme les autres années. Tant pis (ou tant mieux), j'ai peu de plans pour ce soir, sinon d'espérer profiter un peu du soleil qui tente de me corrompre.

Si ma soirée est aussi bien que celle d'hier, je ne pourrai pas me plaindre: je me suis endormie dans mon hamac en lisant un livre moche, faute de mieux, et j'ai mangé des crêpes aux fruits frais avec de la crème champêtre - un repas hautement recommandé par le guide alimentaire canadien, bien sûr - avant de zapper sans fin devant la télévision. Pour ce soir, probablement un peu d'alcool, oui, probablement en compagnie de cette demoiselle qui ne cesse de dire "miou", dans le parc secret, en attendant que celui qui travaille de nuit vienne nous rejoindre.

D'ici là, il me reste quelques pages à écrire dans les plaintes de ma chaise, à me battre avec mes notes de bas de page. Y'a rien là.

dimanche 21 juin 2009

Quand c'est la fête des pères et la fête de ta mère la même journée

L'appart sent le windex, la cuisine le hertel et la salle de bain, le truc à cuvette. Mes mains ont cette drôle de texture d'après ménage, un mélande de sécheresse et de résistance au savon un peu désagréable. Jour de fête. J'attends la visite, j'ai faim, mais je ne veux pas manger parce que j'ai acheté trop de bonnes choses et je ne veux pas me couper l'appétit. Faudrait aussi que je passe la balayeuse, j'ai plein de cochonneries qui me collent sous les pieds. C'est le truc moche de l'été. Au moins, l'hiver, on se rend pas compte que le plancher est sale...
Ouais, j'attends la visite. Y'a pas à dire.

vendredi 19 juin 2009

17 degrés, humidité à 88%


C'est une journée bulle, de celles qui nous laissent un peu ahuris d'avoir passé tout ce temps en pantalons de pyjama. Dehors est gris, je ne sais pas s'il pleut et je m'en fous, je suis ermite jusqu'à demain matin. Je suis vissée à mes écouteurs, je n'entends plus le couinement de ma chaise ni le claquement des touches du clavier. L'espace reste à conquérir, j'ai l'impression de pouvoir dérouler du temps devant moi, à l'infini. Je suis déposée devant mon ordinateur, j'attends de produire comme une machine de guerre des phrases-béton qui vont me rapprocher du 28 juillet, jour possible de la libération. La trotteuse s'emballe, moi aussi. Ça va bien.

jeudi 18 juin 2009

Une chanteuse me corrompt

Mon café est terminé, j'ai déposé mes boucles d'oreille près de ma tasse et je traîne sur le web au lieu de me mettre au boulot. J'essaie d'oublier le beau temps, je regarde mes échéances et je prends une grande respiration. C'est l'heure de naviguer entre Huston et Compte-Sponville, quelque part au-dessus du désespoir. Le premier chapitre s'entame, et vogue la galère.

mercredi 17 juin 2009

Ça se peut

Revenir tard. Ouvrir son ordi sans allumer la lumière. Déposer son verre d'eau plein sur un autre verre d'eau plein, qu'on avait oublié. Penser plein de choses pas catholiques à propos d'un dégât à ramasser, tard le soir. Se résigner à ouvrir la lumière pour constater la catastrophe. Ne pas en croire ses yeux. Un verre d'eau plein, qui tombe et se vide dans une plante. Je n'y crois toujours pas.

entre deux allées au BBQ

Je n'ai pas envie de commencer ce blogue, de l'expliquer ou de le justifier. Mon poulet cuit sur le BBQ, il fait chaud. Ça me suffit. Dehors, un petit vieux et une grosse vieille prennent le soleil sur leurs chaises pliantes dans le milieu du stationnement, comme d'habitude. Leur radio cheap hésite et Marjo griche, ses histoires de chats sauvages se perdent entre deux coups de vent.
Je procrastine devant les promesses de soleil sur le deuxième pallier du balcon arrière, pour procrastiner encore plus tard dans les ruelles sombres avec un verre de rhum.
Il me faut un sandwich, et un peu plus de temps.