Retrouver les premières notes de piano sur le mix jogging et fouler la neige bien tapée à petits pas. Les yeux immédiatement plein d'eau à cause du vent trop froid, les poumons qui refusent de coopérer à si basse température. Le piano fait place au gros boum-boum, les pas se font plus grands, plus vite, les poumons reprennent le rythme, les yeux coulent toujours sous le vent, le nez déborde, les poings se serrent et se desserrent pour ne pas geler, il faut rabattre le capuchon par dessus la tuque trop courte. La tête qui se vide de tout, ne penser qu'à respirer, qu'à éviter les plaques de glace, qu'à être rendue devant la maison brune lorsque la chanteuse épelle le titre de la chanson. Oublier qu'il fait -30, que le vent souffle trop fort et que deux orteils ont cessé d'envoyer des signaux de vie au cerveau. Courir, vite, le coeur qui se démène sous le manteau, tout donner même si les cuisses picotent et que les joues s'engourdissent. Et puis trente minutes plus tard, ralentir, monter les escaliers lentement, enlever ses chaussures et s'étaler en étoile sur le plancher du salon, essoufflée comme une dingue, la tuque de guingois, les écouteurs toujours dans les oreilles.
Le jogging me manquait.
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