dimanche 20 mars 2011

Presque la fin

Je suis allée courir vite parce que les rues sont enfin sur l'asphalte mais je me suis  quand même plantée sur une plaque de glace. Un peu écorchée, un peu mal à la cheville, rien de dramatique. Les fenêtres sont ouvertes pour faire entrer cette bonne odeur de printemps et j'ai l'impression de vivre à côté d'une rivière à cause du bruit de l'eau qui s'écoule vers les égouts. Le soleil tape, les gouttières dégoutent, les mètres de neige fondent, la nouvelle saison arrive ce soir à exactement 19h21. Évidemment, ils annoncent 10 à 15 centimètres de neige pour demain.

mardi 15 mars 2011

Mi-mars

On a avancé l'heure et le soleil plombe maintenant dans l'entrée jusqu'à 18h30, le soir. Ça fait du bien parce que j'ai le rhume, que j'éternue à chaque minute et que même les pilules ne peuvent empêcher mon nez de couler comme les érables dehors. Les semaines passent rapidement, je m'habitue à ce nouveau rythme de vie qui me laisse moins de temps qu'avant. J'ai hâte de mettre mes bottes d'hiver de côté, d'enfiler mes petites bottines et de nouer autour de mon cou soit mon foulard en coton qui vient d'Égypte, soit celui en soie qui vient de Chine. 
Le printemps approche. Plus que 12 games de hockey avant les séries.

mardi 8 mars 2011

Après la tempête

20 centimètres qui ont l'air de plus. La tempête d'hier a changé le visage de mon quartier. Les bungalows se terrent derrière les bancs de neige et les abris Tempo résistent tant bien que mal, ensevelis. Les bornes-fontaines ont été oubliées par les déneigeurs qui sillonnent les rues. Les retraités soulagent leurs toitures du poids de la neige à grands coups de pelle. Les maisons à vendre ne s'affichent plus franchement et les conifères semblent jouer à la cachette. C'est le genre de moment de l'année où tu dois savoir exactement où tu habites, parce qu'à partir de la rue, les adresses sont aussi invisibles que les maisons.

jeudi 3 mars 2011

Courir, man

Retrouver les premières notes de piano sur le mix jogging et fouler la neige bien tapée à petits pas. Les yeux immédiatement plein d'eau à cause du vent trop froid, les poumons qui refusent de coopérer à si basse température. Le piano fait place au gros boum-boum, les pas se font plus grands, plus vite, les poumons reprennent le rythme, les yeux coulent toujours sous le vent, le nez déborde, les poings se serrent et se desserrent pour ne pas geler, il faut rabattre le capuchon par dessus la tuque trop courte. La tête qui se vide de tout, ne penser qu'à respirer, qu'à éviter les plaques de glace, qu'à être rendue devant la maison brune lorsque la chanteuse épelle le titre de la chanson. Oublier qu'il fait -30, que le vent souffle trop fort et que deux orteils ont cessé d'envoyer des signaux de vie au cerveau. Courir, vite, le coeur qui se démène sous le manteau, tout donner même si les cuisses picotent et que les joues s'engourdissent. Et puis trente minutes plus tard, ralentir, monter les escaliers lentement, enlever ses chaussures et s'étaler en étoile sur le plancher du salon, essoufflée comme une dingue, la tuque de guingois, les écouteurs toujours dans les oreilles.
Le jogging me manquait.

dimanche 27 février 2011

Les jeux

Il n'y a rien comme un souper spaghetti - toutes sauces à la viande mélangées - pour bien partir la soirée. Une fois qu'on a été rassasiés (moi, surtout), on a empilé les jeux sur le comptoir et on a eu un fun fou. À Scattergories, ils ont accepté de justesse mon "calorifère portatif" (commençant par la lettre C: quelque chose qu'on branche), mais pas mon "saindoux" (commençant par la lettre S: type de crème glacée). Après ça, les filles ont dansé à la Kinect sur Lady Gaga et les gars ont joué à Serpents et Échelles, version Sour Puss. On est rentré tard et ce matin, j'ai été incapable de faire la grasse matinée. Mais c'est pas grave, parce que j'ai mangé du spagat hier soir pis j'adore tellement ça que je vais sûrement être de bonne humeur pour une semaine, minimum.

mercredi 23 février 2011

Tranquille, ouais.

Jour de congé. J'en profite pour me lever tard, pour écouter de vieux disques, pour envoyer une lettre à mon amie qui habite si loin. J'observe les camions de Bell qui traînent encore dans les parages et qui freinent péniblement tous les mètres, avec des bruits de baleine échouée. Je croise un jeune garçon en skate près du dépanneur et je me dis qu'il attend le printemps plus impatiemment que quiconque. J'irai nager ce soir. Et puis, je mange des fruits.

jeudi 17 février 2011

Ne pas sortir son char de l'hiver

Les gars de Bell sont encore là. Ils ont remplacé la corde jaune par du gros filage. Je me suis risquée  dehors, pour photographier les voitures des voisins avant que les 10 mm de pluie annoncés pour demain ne fassent fondre la neige. 
On peut dire qu'ils sont pas sorteux...