Immobilité ambiante, sauf cette trace de doigt dans la saleté de la table. Il y a longtemps que la maison veille sur sa solitude. Aux murs, les cadres ont laissé des traces, formes carrées ou rectangulaires qui prouvent que cette atmosphère éthérée n'a pas toujours sévi. Dans les craques du plancher usé, des excréments de souris remplissent le vide. Sinon, rien. L'eau ne coule plus dans les lavabos rouillés, le crépitement des bûches dans le poêle à bois ne réchauffe plus la cabane. La porte qui mène aux toilettes sèches a perdu poignée, charnières et toute utilité. Le fleuve se dessine par les fenêtres embuées, au-delà du terrain laissé à lui-même et envahi par le chiendent. La charpente craque, le toit laisse fuir quelques chauves-souris, le grenier s'emplit de souvenirs sans conséquences. Sur la galerie, les boîtes à fleur servent de nids aux oiseaux. Les cèdres près de la clôture ont des airs de carnaval. La mauvaise herbe repousse l'asphalte vers la ville. Au bout du terrain, les couchers de soleil paressent et s'étirent devant les chaises occupées par les feuilles mortes. La maison s'abandonne au passage des saisons; l'hiver s'en vient.
jeudi 26 novembre 2009
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