mardi 29 septembre 2009

14h22

Je maudis depuis plusieurs heures déjà ma maladresse. Un bout de peau épais arraché par un mouvement quasi-quotidien, au bout de l'index, le droit, évidemment. La chair à vif qui brûle et me donne mal au coeur, une niaiserie qui prendra sûrement trop de temps à guérir et qui me mettra en rogne dès que j'aurai à utiliser mon doigt, soit bien trop souvent. Je me demande comment accélérer le processus, dois-je me beurrer de polysporin ou m'étendre sur le dos, bien droite, et ne rien faire, à concentrer mon énergie sur mes cellules qui s'activent pour boucher le trou, y mettre une bonne croûte pour que cesse les nausées dès que j'effleure mon plaster.

Une niaiserie, vraiment, c'est trop con. J'ai sauté pour attraper la foutue corde de l'écran pour le projecteur, parce qu'elle était presque à la portée de ma main et que l'employeur ne veut pas qu'on grimpe sur les chaises, pour éviter les blessures. Nah. Mon doigt a bien frenché le mur de briques et je suis blessée, parce que je n'ai pas utilisé la foutue chaise. Vraiment. C'est trop con. Et ça fait mal.

lundi 28 septembre 2009

"Tu parles, un lundi matin pluvieux, y a-t-il quelque chose de pire?" dixit la madame aux cheveux frisés.

Les inconnus qui attendent l'autobus avec moi le matin étaient bavards et discutaient des probabilités que la pluie cesse, ou augmente, ou reste constante, on ne sait jamais, déjà il y a une heure c'était le déluge mais maintenant, c'est une fine bruine, j'espère seulement qu'il ne pleuvra pas trop fort à la sortie du bureau, vous savez, je dois marcher un bon dix minutes, tant que ce n'est pas comme vendredi soir, ah oui vendredi soir, a-t-on idée de vivre une averse de la sorte, c'était impossible de rester sec, je sais bien j'étais détrempé en arrivant à la maison, au moins il a fait beau samedi, on a pu en profiter pour commencer à racler les feuilles, on en a tellement aussi, ah voici l'autobus, après vous, chère madame.

Quand l'abri-bus devient un poulailler, je m'enfonce les écouteurs dans les oreilles et je retourne mentalement dans mon lit, la tête sous l'édredon.

jeudi 24 septembre 2009

Des clowns pis des ballons



Le cirque est débarqué dans mon appart hier, a sauvagement fait des cabrioles, a jonglé avec des bananes et des oranges avant de cesser cette folle tornade et de me laisser pantelante de rire, à essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Il ne manquait que quelques trompettes et un éléphant qui aurait eu peur d'une souris, ouais.

mardi 22 septembre 2009

Recette facile de porc

À peine une heure trente dans la cuisine.
-Faire sauter les légumes et préparer le porc, réaliser que j'ai pas fait chauffer de chaudron pour les pâtes.
-Faire une chaudière de nouilles (beaucoup trop, comme d'habitude).
-Faire cuire le porc dans du beurre, pour que ce soit bien santé.
-Heeuu, mettre les légumes qui sont déjà prêts dans un plat sur le comptoir.
-Les pâtes débordent.
-Le porc est cuit.
-Oups, ça prend une sauce (restant dans le frigo, un peu de lait, une ''vache qui rit'', la seule qui reste. D'ailleurs, saviez-vous qu'une ''vache qui rit'' est un fromage qui ne fond PAS? C'est ben pratique dans une sauce. Râper du fromage en pensant épaissir la sauce trop liquide avec ça)
-Analyser la situation, évaluer les quantités, changer d'idée et décider de faire un plat gratiné.
-Couper les lanières de porc déjà cuites en petits morceaux, tout en brassant la sauce et en pestant contre la vache qui rit.
-Réaliser qu'il n'y a pas suffisamment de sauce.
-Tout fermer, courir au dépanneur acheter de la sauce.
-Tout repartir, finir la sauce, ajouter tous les ingrédients.
-Râper pas mal plus de fromage.
-Empiler le tout dans un plat, mettre ça au four, pis faire la vaisselle en attendant.
C'était bon, man!

lundi 21 septembre 2009

Je ne suis pas sortie de la fin de semaine


On se lève un matin et puis c'est l'automne. La rouille s'accroche aux arbres, la buée rend les fenêtres opaques au petit matin et les mains se cachent dans les poches, à l'arrêt d'autobus. L'été est définitivement derrière nous, les circulaires parlent déjà de Noël et d'abris tempos. Ça passera trop vite, comme d'habitude, à l'inverse des feuilles dans le vent qui s'amusent à retarder leur contact avec le gazon mouillé.
J'ai fait des plans, beaucoup, je veux aller dans les montagnes, je veux aller savourer l'Estrie avec la belle-famille, je veux me battre dans les tas de feuilles, je veux aller marcher, respirer l'air frais comme un verre d'eau et me gaver de la lumière nette si particulière de l'automne. J'ai fait des plans, beaucoup, et j'espère que ce ne sera pas trop.

vendredi 18 septembre 2009

On appelle ça du trafic

Mes amis: jus d'orange, boîte de kleenex, pastilles. Mon programme: passer la journée en pyjama, le capuchon sur la tête, à écouter des émissions de filles à Canal Vie (décoration, robes de mariés) en attendant d'enfiler mon t-shirt du CH et de m'énerver dans mon salon devant les nouveaux joueurs avec d'autres, aussi crinqués que moi.

jeudi 17 septembre 2009

Reeeuh, teuf teuf

J'ai le cerveau en bouilli et c'est dans cet état brumeux que je corrige la Question A, le corps saturé de Tylenol Rhume et Sinus. Depuis mon réveil, je rêve à la fin de la journée, pour retourner dans mon lit et dormir jusqu'à ce que mon nez soit trop plein et que je doive me moucher. Quelqu'un a un truc pour que le temps avance à fastfoward?

mercredi 16 septembre 2009

Les feuilles jaunes

Les choses concordent. L'automne arrive en même que le premier rush de correction, en même temps aussi qu'un rhume que j'ai dû éviter au moins 3 fois depuis le début de la session. J'ai revêtu mes pelures d'oignon, je prévois faire du boeuf bourguignon à la mijoteuse et ce matin, dans la douche, j'ai pensé à prendre un bain. Ça paraît qu'il fait 10 degrés dehors.

dimanche 13 septembre 2009

Il est tard


Samedi soir (ou dimanche matin, selon le point de vue), l'appart est une belle représentation de moi-même, mon ordi me chauffe les cuisses et j'attends un peu avant d'aller au lit, je ne sais pas quoi au juste. J'ai parlé de "guitarists" avec mon meilleur accent anglais, j'ai la gorge qui déraille, les oreilles qui ne savent plus où donner de la tête, l'estomac qui crie famine et un peu d'ennui au creux du bras, un tout petit peu.

vendredi 11 septembre 2009

Pom pom pom.


J'ai rêvé cette nuit que Bambi se mariait. Elle portait une robe verte froissée, un peu comme si elle avait été habillée de feuilles d'arbres et j'insistais pour lui faire un shooting, pendant qu'elle attendait l'élu. J'avais installé du saran-wrap épais et frippé dans l'arche du salon, convaincue que ça donnerait une allure de forêt aux photos. Et puis on s'est déplacé jusqu'à l'opéra, elle a marché de façon glorieuse sur la scène, entourée de jeunes enfants costumés en elfe, avant que mon rêve ne s'envole ailleurs, je ne sais plus où. C'était un rêve cool.

jeudi 10 septembre 2009

Ceci n'est pas un goéland, mais un fou de bassan


Petit garçon sur un banc de parc. Arrivée d'un goéland, observation mutuelle. Ça dure. Le petit garçon sait que sa crème glacée lui coule sur les doigts, il voudrait en donner un peu à l'oiseau, rien que pour faire quelque chose, par simple curiosité. Mais voilà. Il ne faut pas aborder les étrangers. Ils continuent de se fixer, le goéland avance un peu plus, quête une gâterie, n'obtient rien et s'envole. Fin.

Qu'est-ce que c'est chiant, quand même, obéir aux règles...

mardi 8 septembre 2009

Potins (ben quoi, chui une fille)

La pré-ado style brindille (on hésite entre la croissance fulgurante et l'anorexie) a eu des nouveaux roller-blades beaucoup plus performants ou du moins, beaucoup moins bruyants.
La maison louche en face est à vendre (pour la 3e fois en moins de 2 ans), mais la pancarte plantée sur le terrain quasi-abandonné a été achetée au dépanneur du coin et clouée sur une planche de bois. Le pick-up qui traînait dans l'allée a disparu et il y a maintenant de la lumière au rez-de-chaussée.
Ça bouge dans le quartier, man.

lundi 7 septembre 2009

De rien du tout

La fin de semaine du travail a bien porté son nom: aide chez cette amie que je néglige un peu, corvée à la maison de campagne où je semble condamnée à frotter des planchers et à décaper du bois (ce qui me fait plaisir) et grand ménage du printemps à l'appart.
Bilan: beaucoup de récupération, de nombreux sacs de poubelles et une main gauche réellement gauche parce que 1-je me suis coupée dans la jointure du pouce en tranchant un bagel (classique), 2-je me suis coincé ce même pouce dans la porte et la base de l'ongle a décidé de redéfinir les standarts mode de la peau: couleur bleu-mauve et enflure, 3-je me suis rentrée une écharde dans le petit doigt, un mini-morceau qui a l'air bien décidé à rester au chaud. Je vous tiendrai au courant.

vendredi 4 septembre 2009

Trop sucré

Je feuillette des revues rose bonbon où les chroniqueuses s'acharnent à distribuer des psychanalyses-pop à propos des écrivains québécois. Insanités, que tout ça. Ça contamine le reste de ma lecture et les pages me semblent vides de sens et d'intérêt. J'emporterai le monstre en campagne en fin de semaine et il fera peut-être le bonheur des filles.
Mes pieds ont trouvé refuge dans des bottines plus que cool, les muscles de mes jambes grincent encore sous l'effort imposé mercredi matin et je pars remettre ça, les cheveux au vent et les écouteurs dans les oreilles, avant d'aller donner un coup de main à cette amie négligée tout l'été, honte à moi.

jeudi 3 septembre 2009

11+87


Le temps est au beau fixe et ça m'encourage. Chaque matin, un homme traverse la rue en courant pour attraper l'autobus. Chaque matin, le chauffeur l'attend patiemment et chaque matin, je me demande pourquoi est-ce que l'homme n'a pas compris que l'autobus est ponctuel, qu'il n'arrive jamais une minute plus tard et qu'il devrait arrêter de téter de l'autre bord de la rue pour venir se planter sagement devant l'arrêt, à la bonne heure.

Puis le bus continue sa route et l'odeur se faufile jusqu'à moi. Cigarette, alcool, linge sale, cheveux gras, peut-être même un soupçon d'haleine du matin. L'homme n'échappe pas à son odeur, elle se glisse jusqu'à mes narines et je n'y manque pas, je ferme un peu les yeux, je crispe ma bouche et je me demande ce que fait cet homme aux mains vides, aux vêtements bleus, à la casquette de camionneur trop peu enfoncée sur la tête, les cheveux gris trop longs, la moustache aussi d'ailleurs. Où est-ce qu'il s'en va, à 7ho9 du matin? Ou d'où est-ce qu'il arrive?

Je me questionne mais je ne veux pas savoir. De toute façon, je laisserai tomber le deuxième bus pour une marche santé, puisque le beau temps m'y encourage.

mercredi 2 septembre 2009

Un beau sourire

Je l'avoue, quand je me passe la soie dentaire, j'éclabousse le miroir de mes cochonneries et j'essuie vaguement le tout avec du papier de toilette et de l'eau. Laver la salle de bain n'est pas mon passe-temps favori, pas plus que me passer la soie dentaire. J'ai toujours quelque chose de mieux à faire, comme écouter le tennis ou me regarder les orteils en me demandant si j'ai envie d'y appliquer du vernis à ongles ou pas. J'ignore sincèrement comment quelqu'un peut en venir à choisir un métier qui consiste à décrasser la bouche sale de parfaits inconnus. Eurke.

mardi 1 septembre 2009

Un peu de calme, les enfants

J'ai une sale crampe au coin du sourcil gauche, près de la naissance du nez, à cet endroit déplaisant qui tire un peu quand on est malade. Je ne suis pas malade, le mal ne s'explique pas et je regrette de ne pas avoir apporté mes lunettes pour tenter quelque chose qui ressemble à une solution.

Septembre énerve les petits qui piaillent comme des défoncés entre chacune de mes phrases, comme si le monde allait s'éteindre brusquement et qu'ils devaient en profiter pour tout se raconter, même le plus insignifiant. J'irai marcher et possiblement dîner dehors, loin de mon bureau sans fenêtre dans lequel on gèle (je n'en reviens pas, non). Je me sens presque chasseresse, obligée d'aller à l'extérieur pour me trouver un repas, laissant mes narines décider de ce dont j'ai envie. Ce sera sûrement du thaï, comme quoi les chasseurs n'ont plus à marcher bien loin pour se gaver d'exotisme bon marché.