lundi 31 mai 2010

De cette atmosphère

J'ai su hier, bien avant que ce soit confirmé par internet, que Québec était enrobée par la fumée de tous ces feux de forêts plus loin au nord. J'avais affirmé que l'air jaune et cette odeur qui prenait à la gorge n'étaient pas un simple smog, j'avais deviné que le soleil deviendrai un énorme disque rouge qui ne rayonnerait plus. Ça m'a rappelé ces deux étés passés plus loin au nord, quand mon boulot était interrompu par la sécheresse; alors que planter des arbres pouvait déclencher un brasier destructeur contraire à nos ambitions de reboisement. 
Je savais tout ça, n'empêche. De voir un tel paysage à 4h de l'après-midi a quelque chose d'apocalyptique.


dimanche 30 mai 2010

C'est quoi, ça, d'Aristi? Est-ce que ça peut passer date?

Oh hier, la folie Kylie dans le salon des copains, se démener comme des furies sur des vieux hits en se promettant d'organiser un party des années 80, pour vrai, avec cheveux gaufrés pis toute. Le barbecue qui croule sous les viandes et mon mauvais choix vestimentaire parce qu'il faisait pas mal chaud, finalement. Des fromages excellents, des discussions passionnées, un petit drink flambé en passant, oups, Roch Voisine qui se faufile dans la playlist et qu'on saute en catimini avant d'éclater de rire parce que c'est Sublime qui suit, personne ne termine son assiette parce qu'on s'est bourré dans le pain, on parle d'huile pour les cheveux, on va se rafraîchir sur le balcon et tout le monde crampe de rire parce qu'on a du bon temps.

samedi 29 mai 2010

Boire du café, acheter un steak: samedi.

Je sens enfin moi, après un après-midi à puer la matante ("ce parfum est très léger, jeune, frais" m'avait-elle menti.) et je retrouve mon odeur rose avec délice. La télévision est ouverte mais personne ne l'écoute vraiment. Je relève les pubs qui m'énervent (Tim Hortons: ça suffit, pour l'amour!) et les concepts brûlés (faire une narration façon Amélie Poulin, il faudrait en revenir, ça fait déjà 9 ans). Je passerai la soirée avec les copains à faire la navette entre le balcon et le salon, on écoutera peut-être le hockey et je prendrai furieusement pour les Blackhawks, en espérant qu'ils plantent les maudits Flyers en 4.

vendredi 28 mai 2010

Scène parisienne downtown Québec

J'ai lu quelque part qu'un monsieur avait eu une contravention pour stationnement interdit alors que sa femme avait accouché dans la voiture. J'ai aussi lu qu'une madame qui avait accouché dans sa mini-fourgonnette Sienna avait appelé son bébé Sienna (une chance qu'elle n'a pas accouché dans un X-Trail ou un F-150).
Tout ça m'importe peu, en fait. J'irai voir si je peux dénicher un ou deux bermudas parce que j'enseignerai aux ados cet été et que je doute fort qu'ils restent attentifs en classe et qu'alors, je sortirai probablement sur le gazon pour leur faire apprendre quelque chose. En même temps, j'irai faire valider mon billet pour savoir si je gagne un voyage à Paris, parce que j'aimerais bien aller croquer des scènes comme celle-ci, quelque part à Paris.

jeudi 27 mai 2010

Fermez les valves, l'orage s'en vient

Si jamais vous pensez vous faire installer une chute dans votre maison, vous pouvez venir vous inspirez près de mon cabinet de travail. Vous le savez, je suis au 5e de la bibliothèque. Et après l'orage d'enfer de lundi après-midi, le mur des toilettes s'était transformé en charmante chute d'eau. Niagara sur tout ce mur, depuis les ordinateurs pour la recherche jusqu'à la salle des thèses et livres rares. Comme quoi les inondations ciblent leur proie.
Entre deux éclairs, je suis allée à mon cours de spinning et miracle, c'était le fun. Pour la deuxième semaine de suite. Mais je ne m'en fais pas, ça redeviendra probablement horrible. Le prof nous a promis une histoire pour le prochain cours. Eurke.

mardi 25 mai 2010

Triple fête (Patriotes, Reine, Dollard), merci.

Le petit maillot trop mignon qui sèche sur la corde à linge après un passage dans la pataugeuse improvisée, les potins exagérés sur les vedettes et l'horoscope à propos de la météo, les rêves de piscine creusée et de barrière pour l'intimité, les couchers de soleil à couper le souffle, les pops qui coulent sur les doigts et la première crème glacée molle de l'été, achetée à la cantine un peu plus loin. La peau qui sent la noix de coco, le retour des moustiquaires verts dans les fenêtres, le nain de jardin qui monte la garde sur la galerie et le petit kit de jardinage qui traîne tout près, la beauté des faces de tigre, des centaines de photos et le bonheur de ne rien faire, sauf un peu de vaisselle. À la maison rose. Sensationnel.

samedi 22 mai 2010

1h sur la 132 ouest

Je ferai la route avec la Belle et j'ai absolument hâte. J'ai bien l'intention de vérifier si le couple d'aigles niche encore dans la falaise et d'aller visiter cette plage qui nous appartient, au pied du cap. Ainsi que de me faire bronzer, de lire des revues et de ne pas trop penser au boulot (chose que monsieur AB ne devrait pas savoir). Profiter de la bonne compagnie, des rires francs et de la piste cyclable où j'irai courir, demain matin. Et encore une fois, me taper un trip de photo intense. Ça me manque plus que je croyais.

vendredi 21 mai 2010

Il y a tellement de photos dans mon ordi depuis hier soir que j'ai juste envie de saturer mon blogue d'images, de vous montrer ce petit oiseau qui guettait son nid dans la poutre bleue, le miroir juché près de la lucarne ou encore les fleurs roses qui poussaient sur le toit, à l'abri des regards indiscrets (sauf le mien). Mais je me contenterai de raconter les sublimes pâtes menthe/courgettes/feta que Bambi a cuisinées et le léger rhum and coke siroté pour fêter ce qu'il y a à fêter, pendant que le Canadien plantait les Flyers: 5-1. Yeah.

mercredi 19 mai 2010

Les médiums dans la vie

Il est 20h, je sors sur le balcon pour voir si j'ai besoin d'un chandail pour aller faire l'épicerie (pff! C'est l'été, voyons!). Mon voisin qui habite à droite (pas celui qui pimpe des echo) est assis sur la chaine de trottoir, silencieux. Il a un cellulaire collé à l'oreille. Et tout à coup, il s'exclame: "I see the future". Re-silence. Je suis rentrée en quatrième vitesse pour pouffer de rire. 
Alors si jamais vous avez besoin de savoir ce qui va se passer dans votre avenir, z'avez qu'à venir chez mon voisin. Y'a l'air ben smatt.

mardi 18 mai 2010

Same same but different

J'écoute le "mix canicule" de mon iPod, les gougounes aux pieds. Les fenêtres sont grandes ouvertes, je sais que je mangerai du barbecue ce soir parce qu'il fait si beau que ce sera la seule option. J'ai encore envie de me sauver de mon bureau, de descendre la côte qui mène à la plage en courant, que le vent s'amuse avec ma tresse et que je prenne des millions de photos, toutes surexposées, pour que la lumière particulière du mois de mai s'imprime quelque part, pour fixer le beau temps sur ma peau.
J'ai hâte à jeudi, savoir s'il faut fêter ou non, organiser de toute façon un apéro (peu importe comment on le nomme) avec Bambi, hâte aussi de réinstaller mon hamac sur le balcon, d'avoir chaud et d'aller chercher l'air climatisé lors d'un rendez-vous de stationnement. Hâte de tout commencer et de tout finir.

Well we scheme and we scheme but we always blow it
We've yet to crash, but we still might as well tow it
Standing at a light switch to each east and west horizon,
Every dawn you're surprising and in the evening one's consoling
Saying "See it wasn't quite as bad as"
           - Modest Mouse, Dashboard -

lundi 17 mai 2010

18h, local 440

Beau temps, encore. Il semble que je n'ai rien d'autre à dire. Mon vélo se fait bichonner à quelques coins de rue d'ici, un arbre tourne au rose dans la cour. Je pense à cette amie qui est rendue là où je voudrais être aussi. 
La journée est importante et je ne m'en fais pas, j'irai chercher mes ballerines dans mon bureau avant de trouver mon chemin dans un vieux bâtiment qu'on me dit charmant. Ouep.

C'est le printemps et c'est l'été
Et les terrasses se sont sont remplies
Et les gens sont épanouis
Comme des oiseaux sortis du nid
Les petits enfants qui pépient
Dans les piscines font pipi
            - Jean Leloup, Printemps été -

dimanche 16 mai 2010

Dimanche, jour béni

Je sors de la douche, j'ai les cheveux mouillés et un peu froid aux pieds: les fenêtres sont ouvertes. Il me faudra corriger aujourd'hui, alors que je brûle d'envie de m'éclater dehors parce qu'il fait tellement beau. Et puis on ira à Trois-Rivières, le soleil dans les yeux et on mangera comme des rois, comme toujours. Il y aura une game et je me souviendrai de mon rêve, dans lequel j'étais incapable de bien prononcer le nom de Dan Bylsma, l'entraîneur des Penguins (c'est comme Mike Babcock, entraîneur à Detroit. Au moins, le coach des Flyers s'appelle Peter Laviolette: fa-ci-le). On fera attention à ne pas frapper de loup au retour vers la capitale. 
Ça sera une superbe journée. Après tout, on a du lait au chocolat dans le frigo.

vendredi 14 mai 2010

Contre l'institution

Je recompose les piles de livres (et ceci n'est qu'un aperçu), alors que je croyais en avoir fini avec tout ça. L'institution joue avec mes nerfs et change sans cesse les consignes. C'est presque terminé, même si ça fait un an que je clame la même chose. C'est presque terminé. J'ai accumulé plus de cent pages de notes dont la moitié ne servent plus à rien. Je retombe dans Genette, je décortique la narration, procédé un peu répugnant que j'avais juré de ne pas faire.
Je recommence mon plan, je retourne mes idées dans ma tête, sur le papier, au coin du bureau. Et je relis ce billet, je vois tous ces préfixes en "re" et je trouve que ça donne une bonne idée de l'endroit où je suis. Dans un cercle. Au moins, j'ai les pré-requis pour réussir: patience et persévérance. 
Awèye.

jeudi 13 mai 2010

L'odeur qui nous monte au nez

Ça a crié fort chez moi hier soir, on s'est presque noyé dans le positivisme, on a fait tourner les serviettes du CH au-dessus de nos têtes comme des fous, on a accroché les drapeaux de voiture sur le côté de la télévision. Et même, sans blague, on a fumé (enfin, juste les plus audacieux) le cigare de la victoire sur le balcon fraîchement repeint.
On a aussi changé d'expression, passant de AH MON DIEU! à Doux Jésus! parce qu'on trouvait ça pas mal plus drôle, et que l'ambiance était absolument à la fête.
Il reste un seul cigare. On devra en racheter, si on se rend en finale de la Coupe (AH MON DIEU!  Doux Jésus!). 

mercredi 12 mai 2010

Johnny Depp n'est malheureusement pas dans mon cours de spinning

Il y a un mois, je m'inscris gentiment à un cours de spinning à l'université pour la session d'été. J'oublie d'y aller, je n'ai plus le temps (ni l'argent) et je veux me désinscrire. Impossible, rien à faire, madame bouchée ben dur. Et pourtant, on sait que je suis bonne pour me faire rembourser des cochonneries (un divan en cuir de marde, quelqu'un?). 
Un peu frustrée, je vais à mon cours hier soir. La salle déborde, le prof entre et le poil me dresse sur les bras. C'est LUI, le prof trop poche qui nous fait faire des exercices dangereux pour les genoux (foi de mon amie ergothérapeute et foi de mes genoux qui n'ont pas tenu le coup) et qui n'a pas compris le sens du spinning (faire du vélo sur de la musique en suivant le beat). LUI, le prof trop poche qui m'a fait lâcher le cours à la dernière session parce que je ne pouvais plus l'endurer et je n'avais pas l'impression de faire du spinning, du vrai.
Alors il nous a raconté Alice au pays des merveilles (une chance que je l'avais déjà vu... il a dit toutes les péripéties) en nous faisant accroire (hum) qu'on était Alice et qu'on courait après un lapin blanc (vous le pourchassez! Pédalez vite vite vite! Attention y'a un buisson! Pédalez plus lentement, c'est dur de passer à travers le buisson!).
Heu.
On est pas une garderie. On fait du spinning pour se défoncer, pas pour essayer d'attraper un lapin imaginaire. Si je ne me retenais pas, je mettrais un beau gros sacre ici. Non mais tsé!

lundi 10 mai 2010

Cachez les chandelles parfumées, elles seront inutiles

On s'est acheté du homard, comme il n'était pas cher (belle illusion) et ce, malgré ma réticence parce que ça allait encore puer pendant 10 ans dans l'appart. On a pensé à le faire cuire sur le bbq avant d'abdiquer devant la température (c'est quoi ça, 3 degrés le 9 mai!). C'était succulent, on se serait cru Chez Julie (ou presque, parce que Sainte-Foy n'est pas tout à fait Havre-St-Pierre) et finalement, joie et bonheur, l'appart ne pue pas.
Révélation divine: pour tuer l'odeur du homard, rien de mieux que cuisiner un filet de porc aux pommes à la mijoteuse au moment où les bêtes cuisent (ça, et aussi ouvrir les fenêtres, les portes et le fan pendant la cuisson). Un porc qui mijote pendant 5 heures sent plus fort (et meilleur) que le homard.
Regardez-moi bien sortir la mijoteuse la prochaine fois que je fais du saumon, ou que je poêle des pétoncles. Vous savez, quand je disais que j'étais rusée comme une squaw...

samedi 8 mai 2010

Samedi de fête

Le temps est gris et maussade, froid, le vent me force à ressortir mon manteau de printemps (celui qui est doublé) et à ranger mon trench dans le garde-robe. J'ai fermé les fenêtres, mis les instructions pour se rendre à la fête sur la table de la cuisine. Je pense hockey pour plein de raisons. J'ai hâte de me déchaîner avec mon appareil photo pour croquer la jolie frimousse de la fêtée, celle que je me retiens d'afficher partout ici. Je mettrai ses minous poilus qui me font rire, je pratique mon accent anglais avant d'arriver (heeeeelloooooou!). Ambivalence d'un temps gris pour une journée joyeuse. Je me sens exactement comme ça.

jeudi 6 mai 2010

Rusée comme une squaw

Il faisait soleil à mon départ de l'université à 4h (contrairement à ce matin, d'où le bus) alors j'ai décidé de revenir à pied en me disant "4km, y'a rien là!". 5 minutes après mon départ, je remarque les nuages noirs au loin (on s'entend, "au loin" veut dire "dans 5 coins de rue"). Je presse le pas, en me disant que je pourrai toujours m'arrêter à un arrêt d'autobus si l'orage éclate. 

Dernier arrêt d'autobus, je suis à la moitié du chemin, les nuages avancent. Bah, tant pis, j'ai mon parapluie. Et je suis sûre que je suis capable de me rendre, me dis-je avec mon instinct d'ex-scoute ("scout un jour, scout toujours!"). Alors j'avance encore plus vite, je plisse les yeux, j'analyse les nuages ("oh, là-bas, ils sont moins foncés, bonne nouvelle", et "ah, je pense que si ça tombe, ça va tomber sur les ponts" avant de penser "pff, oublie ça, s'il y a un orage, ça sera vers Quatre-Bourgeois" - à l'opposé des ponts) et chaque minute, je prends une grande respiration par le nez, pour savoir si ça sent la pluie (chose facile à faire en pleine heure de pointe, c'est bien connu).

Le vent se lève, je marcherais plus vite si c'était possible, mon nez me dit que ça ne tardera pas (ainsi que mes cheveux dans la face - foutu vent!). La pluie commence à tomber quand je passe sous le viaduc ("han, est-ce que je viens de recevoir une goutte? Maaaarde!") et une madame aux cheveux frisés me dépasse comme une furie. J'arrive dans ma rue, ça sent définitivement la pluie et ça commence à être définitivement le temps d'ouvrir mon parapluie, mais je suis rendue chez moi.

Je suis entrée juste à temps pour fermer la fenêtre de l'entrée, dehors c'était le déluge, le vrai. Total: 40 minutes, 1-0 pour moi.

mercredi 5 mai 2010

24 vitesses

Il fait encore beau, encore presque 20 degrés et le proprio répare la clôture. Je suis de bonne humeur parce que je vais me déplacer toute la journée à vélo, parce que j'ai enfilé ma seule et unique paire de shorts. Ce soir j'ai mille plans, dont changer mes pédales. Je crois aussi que je devrais changer ma chaîne, mais ça, ça attendra. 
 
Quand je roule à vélo
La tête dans les étoiles et dans le vide
Le temps est doux
J'hallucine 
           - Daniel Bélanger, Intouchable et immortel -

mardi 4 mai 2010

Au risque de se répéter

Les fleurs sont superbes, il fait beau. Pas besoin d'en dire plus.

It's the perfect time of day
To throw all your cares away
Put the sprinkler on the lawn
And run through with my gym shorts on.
Take a drink right from the hose
And change into some drier clothes
Climb the stairs up to my room
Sleep away the afternoon.
                  - Barenaked Ladies, Pinch me -

dimanche 2 mai 2010

Début mai, 30 degrés

L'été tout à coup, les risques d'orage, les tulipes qui poussent sur le terrain, l'odeur des hot-dogs sur le barbecue, les deux buts de Cammalleri (deux M, deux L), la victoire, un petit gin tonic en passant, une nouvelle jupe, le cuir du divan qui colle un peu sous les cuisses, le gazon qui verdit, les bourgeons qui commencent à camoufler le bloc derrière chez nous, l'asphalte qui sent le mois de juin, la fille allumette qui passe douze fois en face en patins à roues alignées, le retour des spéculations sur la maison louche, tout ça. Un dimanche comme on les aime.