jeudi 19 novembre 2009

Au ralenti


Tout était givré à ma sortie ce matin. Les semelles de mes bottines collaient au trottoir, comme une langue s'accroche au métal gelé. À peine plus loin, le soleil - immense et rouge - m'a joyeusement salué d'au-dessus des bandes de la patinoire. Ça m'a fait rire, c'était comme s'il s'échauffait avant de chausser ses patins pour la journée. Dans l'abribus, la lumière découpait délicatement les dessins formés par le givre sur la vitre et mon ombre orange s'étirait par terre, sans se presser.
Alors j'ai pensé aux "montres molles" de Dali parce que c'était exactement l'impression temporelle que j'avais, j'ai pensé à Emile Nelligan à cause du givre qui couvrait tout comme du glaçage à gâteau et j'ai aussi pensé à ce coucher de soleil du Bic que j'avais partagé en catimini, comme une coupe de vin, dans une escapade hors du temps.

2 commentaires:

  1. Très beau tout ça. Ça donne presque envie de se lever aussi tôt ! ;) (coutm)

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  2. Oui, c'est ce que les samouraïs font.

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